Golem est un projet emblématique de sculptures augmentées. Cette installation muséographique a été réalisée dans le cadre des dix ans d’acquisition du Musée des Beaux-Arts de Lyon. Le projet vise à insuffler la vie à des sculptures classiques grâce à l’art numérique. Il questionne la fine frontière entre virtualité et représentation du réel.

Le Musée des Beaux-Arts de Lyon a invité Arnaud Pottier, directeur des Ateliers BK, à animer trois statues de sa collection, et donner un nouveau souffle à son patrimoine. GOLEM x MBA a été la toute première installation réalisée dans l’enceinte de ce haut lieu culturel lyonnais.

 

Parti-pris artistique : insuffler la vie aux oeuvres sculpturales

Des bustes d’œuvres classiques revêtent une certaine réalité par le biais de la vidéo-mapping, de la 3D et des animations 2D projetées sur les sculptures. Les projections de flux vidéo viennent donner vie à la Vénus Italica, Silène portant Dyonisos ou encore Apollon du Belvédère. Au premier regard, la surcouche digitale agit comme une mise à jour moderne de l’œuvre. Mais dans cette fusion entre l’art classique et les technologies contemporaines, le projet Golem se révèle être bien plus qu’une simple mise à jour. Il crée une réflexion profonde sur la nature changeante de la réalité, sur la façon dont notre perception est altérée par l’introduction de nouveaux médiums et sur la manière dont nous interagissons avec les artefacts culturels.

Les visages familiers des statues se transforment sous nos yeux en quelque chose de nouveau, de vivant, mais aussi de perturbant. Golem évoque ainsi le concept d' »inquiétante étrangeté » de Freud, où ce qui est familier devient soudain étrange et dérangeant. Golem façonne donc le contraste entre la permanence des sculptures et l’éphémère des projections vidéo, entre le passé figé et la vivacité du présent. Les statues, autrefois des symboles de permanence et de stabilité, deviennent des écrans sur lesquels sont projetées des réalités multiples et changeantes. Elles nous poussent ainsi à réfléchir à la façon dont notre propre identité est façonnée par les différentes couches de médiation technologique qui nous entourent.

En prenant vie, en montrant des émotions, ces figures silencieuses témoins immobiles du passage du temps, semblent nous inviter à partager leurs histoires, leurs douleurs et leurs espoirs. Elles nous rappellent que, malgré toutes nos avancées technologiques, nous restons liés à notre héritage culturel et à notre humanité commune.

Concept, direction artistique et réalisation : Arnaud Pottier, directeur des Ateliers BK
Production : Dolus & Dolus – AADN